CDC Biodiversité et le Fonds Nature 2050 ont fêté les 7 ans du programme lors du colloque Nature 2050 qui s’est déroulé aux Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine, jeudi 4 avril 2024.
Cet événement était l’occasion de revenir sur les moments forts, de présenter les nouveaux projets intégrés en 2023, et d’échanger avec tous les acteurs : porteurs de projets, contributeurs et partenaires toujours plus nombreux. Une visite était également organisée sur le site du projet Cœur vert des Tartres, situé à Stains (93) et soutenu par Nature 2050 depuis 2021.
Depuis 7 ans, le programme Nature 2050 agit sur tout le territoire français pour développer des Solutions fondées sur la nature afin d’adapter les territoires aux effets des changements climatiques tout en favorisant la préservation de la biodiversité et la restauration des écosystèmes.
Lors de ce colloque, acteurs publics, privés, associatifs, techniques et scientifiques étaient présents pour échanger sur les enjeux et les moyens à mettre en place pour renforcer les actions menées par Nature 2050, en faveur de la biodiversité et du climat.
Visite du projet « Cœur vert des Tartres »
Le colloque a débuté par une visite guidée du projet Cœur vert des Tartres, issu de la 1e édition de l’appel à projets Nature 2050 – Métropole du Grand Paris.
En tant que porteurs du projet de Plaine Commune, Anne-Hélène Bouthors, chargée d’opérations et Hélène Méténier, cheffe de projet aménagement ont présenté les différents aménagements réalisés pour transformer cette ancienne friche en parc urbain favorable à l’accueil de la biodiversité. Ouvert au public depuis 2022, le parc répond à l’enjeu du programme Nature 2050 de restauration d’espaces naturels dans les espaces urbains, afin d’accompagner l’adaptation de ces territoires face aux effets du changement climatique en luttant notamment contre les ilots de chaleurs urbains.
Ce projet vise également à améliorer le cadre de vie des habitants de Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis et Stains en leur offrant sur plus de 2 hectares un nouvel espace de nature, de loisir et de confort estival dans un contexte de forte carence en espaces verts du département de Seine-Saint-Denis. Ce nouveau parc de la Plaine Est s’inscrit au sein d’un plan global de réaménagement de 22 hectares d’espaces publics de la ZAC des Tartres.
Nature 2050 : un programme plus que jamais nécessaire
Marianne Louradour, présidente de CDC Biodiversité et du Fonds Nature 2050 a introduit l’événement en rappelant les fondamentaux du programme Nature 2050 et son inscription dans les objectifs internationaux.
« La COP15 fixe l’arrêt de la perte de biodiversité en 2015, avec pour objectif 2030 et un financement de 200 milliards de dollars par an, des initiatives telles que Nature 2050 ont donc toute leur place pour restaurer la biodiversité. »
Michel Fourcade, maire de Pierrefitte-sur-Seine a salué l’importance du site de Cœur Vert des Tartres : « Le site à l’origine, était destiné à accueillir 4 800 logements. D’origine paysanne, je suis profondément touché que la question de la biodiversité soit finalement abordée dans cette zone. Le fait que nous ayons rectifié le tir est d’une importance capitale. »
Fatoumata Koné, vice-présidente de la Métropole du Grand Paris, partenaire clé du programme Nature 2050 depuis 2019, a souligné l’importance cruciale d’assurer la viabilité des territoires pour les années à venir : « Quand on aménage un territoire, on doit le voir sous le prisme de la biodiversité ».
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, dans une vidéo tournée pour l’occasion, a souligné l’importance des SaFN dans la lutte contre le changement climatique et les co-bénéfices qui en découlent : « Nous n’avons pas d’armes plus puissantes que de nous appuyer sur la nature elle-même (…) Tout se retrouve dans les solutions fondées sur la nature ».
Pour évoquer les enjeux et méthodes de suivi du programme Nature 2050, la table ronde 1 rassemblait de gauche à droite : Claire Scharwatt, Adrienne de Malleray, Amandine Rostan, Yves Piquot, Valentine Norève et Antoine Cadi en tant qu’animateur
Suivre les projets sur le long terme pour démontrer la pertinence des Solutions fondées sur la nature
La première table ronde a été introduite par Valentine Norève, responsable du programme Nature 2050. Elle a dressé un bilan positif, avec des projets toujours plus nombreux (82 en 2023) et des porteurs de projet enthousiastes. Elle est revenue sur la démarche suivi-évaluation qui est au cœur de la philosophie du programme avec l’ambition de suivre jusqu’en 2050 chacun des projets pour mesurer leur impact mais aussi améliorer l’état des connaissances sur les solutions fondées sur la nature et en faire de réels démonstrateurs. Cette démarche est particulièrement appréciée des contributeurs, car elle permet d’évaluer l’impact positif des projets.
En tant que porteurs de projet, Amandine Rostan et Yves Piquot sont venus témoigner du partenariat fécond qui unit Habitat du Nord et l’Université de Lille pour le suivi scientifique du projet du Pré-verger de Bugnicourt. Soutenu par Nature 2050 depuis 2017, ce projet de création d’un pré-verger de fruitiers régionaux sur une ancienne friche immobilière est un beau démonstrateur.
Partenaire clé du programme Nature 2050 depuis fin 2022, Genesis était représenté par sa co-fondatrice, Adrienne de Malleray qui a expliqué les méthodes de Genesis pour effectuer le suivi de la qualité des sols, indispensables pour la biodiversité : « Avec Genesis on part du terrain, notre mission c’est de créer un langage commun ».
Enfin, Claire Scharwatt a évoqué les actions du Right Now Climate Fund d’Amazon France et du partenariat avec Nature 2050 : « Nous avons décidé de travailler avec Nature 2050 pour la rigueur scientifique des projets et pour le travail avec les élus locaux, au plus près des territoires avec une diversité des projets ».
Une 1e exposition photo de quelques projets Nature 2050 mis en lumière
Cette année, les projets Nature 2050 sont particulièrement mis à l’honneur avec l’inauguration d’une exposition-photos pour montrer la richesse et la diversité des projets soutenus par le programme.
Maud Lelièvre, présidente du Comité français de l’UICN et déléguée générale des Éco-Maires, a introduit la deuxième séquence de la journée en évoquant l’importance des « belles histoires » que sont celles que le programme Nature 2050 porte, comme le projet des Marais du Vigueirat ou le parc du Haut du Mont-Mesly : “C’est donner du concret à la notion de SafN dans sa viabilité et sa durabilité”. Administratrice du Fonds Nature 2050, elle a souligné que le conseil d’administration avait réussi à trouver un équilibre entre expertise, science et compétence.
« Nous avons besoin de « belles histoires » comme celles que le programme Nature 2050 porte » a dit Maud Lelièvre, présidente du Comité français de l’UICN et déléguée générale des Éco-Maires pour introduire le 2e temps du colloque
Pour la table ronde sur l’adaptation aux changements climatiques avec les Solutions fondées sur la nature, de gauche à droite Ana Maria Pesty, Clara Morvan, Hélène Hannoir, Valentine Norève et Antoine Cadi en tant qu’animateur
Adapter les territoires au dérèglement climatique avec Nature 2050
Pour la deuxième table ronde sur l’adaptation aux changements climatiques avec les Solutions fondées sur la nature, Hélène Hannoir, présidente du récent Fonds MAIF pour le vivant a témoigné du partenariat avec Nature 2050 via le succès du premier appel à projets commun : « Grâce au Fonds MAIF pour le vivant on passe d’un rôle d’assureur à un rôle de prévention du risque ». Par le biais du dividende écologique créé par MAIF, le Fonds MAIF pour le vivant permet d’accélérer le déploiement du programme Nature 2050 dans toute la France en soutenant financièrement, des projets d’intérêt général, en faveur de la biodiversité et de l’adaptation des territoires aux changements climatiques !
Deux porteurs de projets sont venus témoigner de l’efficacité des Solutions fondées sur la nature pour atténuer les effets des changements climatiques, dans des contextes très différents.
Ana Maria Pesty, chargée de mission Eau à l’EPT Plaine Commune a développé les enjeux de lutte contre les îlots de chaleur urbain et d’infiltration des eaux pluviales adressés par le projet Cœur vert des Tartres. « Nous voulions un projet d’adaptation et d’intégration des usages de la ville et vraiment changer toutes les contraintes en opportunités ».
Clara Morvan, directrice technique du Syndicat interdépartemental du SAGE de la Nonette a présenté les travaux de reméandrage réalisés sur la rivière de la Nonette, pour participer à la lutte contre les inondations : « Aujourd’hui, le site est complètement transformé, la biodiversité reprend ses droits et on a notamment retrouvé la musaraigne amphibie, une espèce emblématique de ce type d’espace ».
Allain Bougrain-Dubourg, président de LPO France, a clôturé cet événement en évoquant l’authenticité des échanges et des actions menées, il a insisté sur l’urgence d’agir : « il s’agit de la fin d’un tabou, d’un affichage clair avec la nécessité d’agir en urgence pour s’investir plus singulièrement dans l’adaptation ». Il a également rappelé le levier fondamental que constitue la restauration écologique des écosystèmes. « Il faut écouter la nature et les solutions qu’elle nous propose » a-t-il conclu.
Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO France a conclu cette journée
Les trois présidents successifs de CDC Biodiversité, avec de gauche à droite : Laurent Piermont, Marianne Louradour, Marc Abadie
Lors de ce colloque, Laurent Piermont, Marc Abadie et Marianne Louradour se sont retrouvés. Les trois présidents successifs de CDC Biodiversité depuis sa création en 2008 ont tous apporté leur pierre à l’édifice du programme Nature 2050 créé par Laurent Piermont, et se réjouissent du succès de ce programme désormais.