Les travaux ont commencé pour plusieurs des projets lauréats de l’appel à projets « Fonds MAIF pour le vivant – Nature 2050 ». C’est le cas pour l’ambitieux projet porté par le syndicat Reyssouze et Affluents qui a entamé les premiers travaux de débétonisation du canal de Loëze le 15 juillet 2024 et qui a reméandré, courant août, le premier tronçon de la Reyssouze. Ces travaux s’inscrivent dans un projet global de restauration écologique de la rivière de la Reyssouze au sein de la commune de Bourg-en-Bresse (01).
Un projet ambitieux
Dans le cadre du contrat environnemental 2022-2024 conclu avec l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse et le département de l’Ain, le syndicat Reyssouze et Affluents porte un projet de restauration morpho-écologique de grande ampleur à Bourg-en-Bresse.
Cette opération d’un montant total de 4,5 millions d’euros est découpée en quatre grandes phases de travaux. L’objectif est de restaurer les fonctionnalités écologiques de la Reyssouze et de son ruisseau affluent le Dévorah, fortement dégradés par les activités humaines, pour améliorer la résilience du territoire face aux changements climatiques et développer de nouveaux circuits de mobilité douce pour les habitants.
Ruisseau du Devorah avant/après reméandrage © Reyssouze et Affluents
Les pressions anthropiques liées au contexte urbain engendrent une dégradation globale des écosystèmes : espèces exotiques envahissantes, pollution visible et diffuse, assèchement du marais du Dévorah, développement de cyanobactéries dans le cours d’eau, etc. Par conséquent, la capacité de ces milieux à fournir des services écosystémiques pour atténuer les aléas climatiques s’en trouve diminuée. Le risque inondation est particulièrement élevé tandis que le centre urbain souffre du phénomène d’îlot de chaleur urbain accentué par le canal bétonné (+50°C enregistré durant l’été 2023).
Les deux premières étapes, réalisées entre septembre et décembre 2023, ont consisté à :
- Supprimer la vanne de Pennessuy pour rétablir la circulation de la faune et des sédiments, limiter le réchauffement de l’eau et améliorer la gestion des crues.
- Restaurer le marais du Dévorah pour améliorer son fonctionnement, favoriser la biodiversité spécifique des zones humides et préserver la qualité de l’eau.
Les deux chantiers suivants concernent la débétonisation du canal de Loëze et la restauration écologique de la Reyssouze. Le Fonds Nature 2050 et le Fonds MAIF pour le vivant apportent leur soutien au syndicat Reyssouze et Affluents pour ces deux actions, en tant que lauréat de la première édition de l’appel à projets pour un montant de 500 000 euros.
Les premiers travaux sur le canal de Loëze ont officiellement débuté le 15 juillet avec la suppression du bêton à proximité du centre-ville. Ce canal a été creusé et bétonné dans les années 1960 afin de dévier les crues de la rivière Reyssouze hors du centre-ville. Son rôle de protection contre les inondations est efficace, toutefois cet ouvrage laisse peu de place à l’infiltration, accentue les effets d’îlot de chaleur urbains et empêche le développement de la biodiversité locale.
Une fois le bêton totalement supprimé, le syndicat réalisera des travaux d’aménagement morphologique du cours d’eau afin de maximiser son rôle de zone d’expansion de crues et sa capacité à accueillir un cortège d’espèces typique des zones humides, notamment l’agrion de Mercure. Cette restauration écologique sera soutenue par la végétalisation du canal avec en ligne de mire le renforcement des continuités écologiques urbaines. Cette action vise un triple objectif de protection contre les inondations, de création d’un long îlot de fraîcheur et d’accueil de la biodiversité.
Canal de Loëze avant/après travaux © Reyssouze et Affluents
La dernière étape de ce projet concerne la portion de la Reyssouze à l’entrée de Bourg-en-Bresse. La rivière a subi plusieurs curages dans les années 1960 et 1980 et son tracé a été fortement modifié pour servir le moulin de Curtafay. La Reyssouze a ainsi adopté un profil très élargi, des berges pentues et une végétation appauvrie, qui impacte notamment la qualité de l’eau.
Le Syndicat prévoit la suppression de la vanne de Curtafay, le reméandrage du cours d’eau sur environ 2,5 km et le reprofilage des berges en pente douce pour accueillir la plantation d’arbres, arbustes et plantes semi-aquatiques. Ces travaux visent le rétablissement des continuités faunistiques et sédimentaires du cours d’eau, l’amélioration de la qualité de l’eau, surtout en été, et la diversification des espèces présentes dans ces habitats.
Les travaux de reméandrage sur le premier tronçon de la Reyssouze se sont achevés le mardi 03 septembre avec l’organisation d’un évènement médiatique autour de la mise en eau du nouveau tracé de la rivière.
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