LIFE ARTISAN : un groupe de travail Adapt’Eco sur le secteur de l’assurance
Ramier_Goyrans (c) Nature en Occitanie

Dans le cadre de sa contribution au projet européen Life Intégré ARTISAN, CDC Biodiversité a organisé, mardi 1er octobre 2024, une nouvelle édition du groupe de travail Adapt’Eco. Celle-ci était consacrée aux risques liés à l’eau, ainsi qu’au secteur assurantiel, et organisée en partenariat avec MAIF, le Centre européen de prévention du risque d’inondations (CEPRI), le Conservatoire du littoral et l’association Nature en Occitanie. Cette rencontre a été l’occasion d’échanger autour des interdépendances entre la biodiversité et le secteur assurantiel, mais aussi de montrer la pertinence des SfN pour améliorer la résilience du secteur.

Dans le cadre du projet Life intégré ARTISAN, dont CDC Biodiversité est bénéficiaire associé, Valentine Norève, Albane Droal et Edoardo Gaggi, membres de l’équipe Nature 2050, ont animé la quatrième édition du groupe de travail Adapt’Eco, intitulée « Le secteur de l’assurance plus résilient grâce à la biodiversité, focus sur les enjeux liés à l’eau ». Ce groupe de travail a mis en lumière le rôle crucial des solutions fondées sur la nature (SfN) face à l’augmentation des inondations et des submersions marines dues au changement climatique.

Marianne Louradour ©Isabelle Jullien-CDC_Biodiversité

Marianne Louradour

Marianne Louradour, présidente de CDC Biodiversité et du Fonds Nature 2050, a introduit en rappelant le rôle crucial de la biodiversité et des solutions fondées sur la nature #SfN dans l’adaptation aux risques climatiques et environnementaux, surtout face aux inondations, pour tous les secteurs et notamment celui de l’assurance.

Marianne Louradour ©Isabelle Jullien-CDC_Biodiversité

Marie Evo

Marie Evo, directrice du CEPRI, a rappelé les enjeux liés au risque d’inondation et l’importance des SfN pour limiter le risque inondation. Elle a souligné que « l’on n’est pas totalement protégé derrière un barrage » et que, dans de nombreux cas, les SfN, telles que le reméandrage des cours d’eau et la restauration des étangs et zones humides s’avèrent bien plus efficaces que les solutions d’ingénierie classiques.

Marianne Louradour ©Isabelle Jullien-CDC_Biodiversité

Adrien Privat

Adrien Privat, responsable de mission interface « Terre-Mer » au Conservatoire du littoral, a présenté le risque de submersion marine et sa gestion en France. Ce phénomène va affecter particulièrement les régions Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans ce contexte, comme il l’a rappelé, les SfN « offrent une protection fiable, sont économes en deniers publics, valorisent les qualités naturelles et paysagères », et sont fondamentales pour s’adapter au changement climatique dans les zones côtières.

Marianne Louradour ©Isabelle Jullien-CDC_Biodiversité

Hélène N’Diaye

Hélène N’Diaye, directrice générale adjointe de MAIF, en charge de l’assurance de personnes, des investissements, de l’actuariat et de la data, a présenté l’action de MAIF en faveur de la nature. Elle a expliqué qu’en 2022, les dommages naturels leur ont couté plus d’un milliard d’euros, ce qui correspond à la prime d’activité pour l’immobilier de MAIF. En renforçant la résilience des territoires et en limitant les dommages, les SfN représentent une opportunité cruciale pour les assureurs. Pour ce faire, à travers trois leviers d’action — en tant qu’assureur, entreprise et investisseur —MAIF s’engage pour la nature.

MAIF a créé le « dividende écologique », un mécanisme qui lui permet de consacrer 10 % des résultats de l’entreprise à la solidarité climatique et à la biodiversité. Le Fonds MAIF pour le Vivant, en partenariat avec le Fonds Nature 2050, incarne cette ambition en finançant des projets de SfN. « Sans un engagement dès aujourd’hui, de nombreux territoires ne seront plus assurables dans les prochaines décennies en raison de leur exposition aux catastrophes naturelles ». Comme elle l’a souligné, cette initiative consiste à « considérer la nature comme un de nos sociétaires » avec « des solutions sans regret. »

Marianne Louradour ©Isabelle Jullien-CDC_Biodiversité

Mathieu Orth

L’un des projets lauréats du premier appel à projets conjoint Fonds MAIF pour le Vivant x Nature 2050 a été présenté par Mathieu Orth, conservateur au sein de Nature en Occitanie. Le projet « Confluence Garonne-Ariège : restaurer et valoriser des zones humides et inondables » vise à améliorer l’état écologique des zones humides et des annexes hydrauliques, à contribuer à la restauration de la dynamique fluviale et à renforcer le rôle de prévention des inondations, tout en accentuant le rôle de filtration des eaux par la végétation riveraine, augmentant ainsi le volume d’eau restitué aux nappes alluviales. Une belle illustration d’un projet de SfN pertinent pour la lutte contre les inondations et pour adapter le territoire au changement climatique.