Mercredi 18 septembre, l’ensemble des partenaires techniques et financiers du projet du Bassin versant du Brévant se sont réunis à l’occasion de la clôture des travaux de restauration écologique, sur le territoire de la commune des Loges-Margueron, dans le département de l’Aube (10).
Presbytère de Saint-Martin-de-Noët © Leticia COLLADO, CDC Biodiversité
Un projet unique en France à cette échelle.
Mené par le Syndicat Mixte du Bassin Versant de l’Armançon (SMBVA), le projet de restauration de la tête de bassin versant du Brévant vise à restaurer les rus forestiers sur une superficie de 24 km² dans le massif forestier de Rumilly-Chaource. Cette initiative ambitieuse a été récompensée par le trophée de l’adaptation au changement climatique ARTISAN en 2024.
Le ruisseau du Brévant est un cours d’eau qui reçoit neuf affluents, formant un réseau en tête de bassin versant. Dans un état naturel, ces milieux assurent plusieurs fonctions essentielles, telles que l’épuration et la régulation du cycle de l’eau, tout en servant de tampon et de refuge pour la biodiversité.
Depuis les années 1950, l’exploitation forestière a considérablement affecté ce réseau hydrographique, notamment par le drainage des parcelles et la rectification de certains tronçons. En résultent des assèchements estivaux fréquents, le dépérissement des arbres et un écoulement rapide de l’eau, ce qui impacte négativement la biodiversité des milieux humides, augmente le risque de crues en aval et nuit à la production forestière.
Pour répondre à ces enjeux, le SMBVA porte un projet visant à améliorer la résilience des écosystèmes forestiers du massif :
- Reméandrage du cours d’eau du Brévant sur 8 km (150 méandres supplémentaires), soit une augmentation de 13 % de son linéaire ;
- Neutralisation de 50 km de fossés drainants pour restaurer les conditions hydriques naturelles ;
- Création de 10 mares forestières pour enrichir la biodiversité et favoriser les habitats aquatiques ;
- Reprise de 18 ouvrages hydrauliques (ponts-cadres et buses) permettant de stocker un volume d’eau estimé à 90 000 m³.
Le projet cherche à limiter le stress hydrique sur les essences forestières, tout en améliorant l’état de la biodiversité endémique des zones humides. Les résultats attendus incluent :
- La régulation des crues et inondations en stockant l’eau plus longtemps dans la forêt ;
- L’amélioration de la rétention d’eau dans les sols grâce à la neutralisation des fossés ;
- Le maintien d’un équilibre hydrique essentiel pour la résilience des écosystèmes forestiers face au changement climatique.
Bassin versant du Brévant ©Fonds Nature 2050
Un projet suivi jusqu’en 2050 !
Les actions de restauration seront évaluées sur le long terme à travers une batterie d’indicateurs (biodiversité, climat, socio-économiques) : suivi photographique, suivi des matières en suspension (MES via une sonde de turbidité), suivi débimétrique, suivi botanique (cartographie des habitats naturels et géolocalisation des espèces végétales d’intérêt), suivi dendrométrique (protocole ONF) et évaluation de la santé des sols.
Ce projet est co-financé par l’Agence de l’eau Seine-Normandie et le Fonds Nature 2050 de CDC Biodiversité, et soutenu par ses partenaires l’EPTB Seine Grands Lacs, l’Office National des Forêts et l’ensemble des propriétaires forestiers.
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